Hypnose médicale à des fins thérapeutiques : une thérapie d'activation de conscience.
L’hypnose est utilisée depuis l’Antiquité pour favoriser la guérison. Les premières traces écrites se retrouvent dans le célèbre papyrus Ebers (le plus ancien traité de médecine égyptienne, datant du 15ème ou 16ème siècle avant JC).
Dans le cadre de l’hypnose médicale, cet état de transe est obtenu par le thérapeute à l’aide de techniques d’induction d’hypnose : focalisation, relaxation… Le sujet hypnotisé peut alors explorer consciemment des scénarii mentaux (par imagerie guidée) qui vont modifier sa perception, son vécu, ses émotions. Cela permet de retrouver son équilibre.
L’hypnose est un état mental/corporel de « veille paradoxale » qui permet au praticien de libérer des ressources qui vont vous permettre d’atteindre votre objectif. Dans la vision ericksonienne (issue de la pratique de Milton Erickson), l’inconscient est conçu comme bienveillant et doté d’innombrables ressources. Le processus hypnotique a pour but d’amener conscient et inconscient à travailler ensemble pour déclencher les changements utiles à la résolution d’un problème ou à l’atteinte d’un objectif.
L’expérience hypnotique est décrite comme très agréable par les patients. C’est un état de relaxation profonde ou de « veille paradoxale ». Jamais le patient ne perd le contrôle, à la différence de l’hypnose de spectacle ou l’inconscience du sujet est recherchée. Le thérapeute ne fait qu’accompagner le patient dans l’expérience de l’hypnose, qui ne permet pas de lui faire faire quelque chose qu’il ne veut pas faire. Il n’y a pas de notion de «prise de pouvoir» ou de «perte de contrôle», ce sont des idées reçues véhiculées par l’hypnose de spectacle.
Dans le contexte de l’hypnose médicale, la relation patient-thérapeute est honnête et explicite ; avec ou sans hypnose, le professionnel de soin est lié par l’éthique qui s’applique à sa profession. Par ailleurs, dans le cadre de l’hypnose médicale, le thérapeute, professionnel de santé, utilise la conscience du sujet pour induire des changements, atténuer la souffrance ou permettre la guérison.
Avec un entraînement approprié à l’auto-hypnose, le patient peut reproduire cet état de transe en lui-même et en bénéficier à domicile.
Les recherches en neurosciences, en particulier en imagerie fonctionnelle depuis la seconde moitié des années 90 (IRM fonctionnelle et PET-Scan) , démontrent que des modifications importantes et reproductibles de l’activité cérébrale apparaissent pendant l’expérience hypnotique. Le fonctionnement de certaines aires cérébrales est modifié et les mécanismes sont maintenant connus et objectivés. Scientifiquement, on peut maintenant affirmer que l’état hypnotique est une réalité. Cet état de modification de conscience permet une activation de certaines parties du cerveau dont nous ne détenons pas le contrôle consciemment. Les zones cérébrales concernées sont, entre autres, celles qui sous-tendent la perception corporelle, la production d’images mentales ou le traitement de l’information émotionnelle. Il existe donc un substrat neurologique solide aux changements produits par l’expérience hypnotique.
L’hypnose permet une restructuration cognitive efficace et durable.
Dans le cadre psychothérapeutique, l’hypnose est un outil qui peut être intégré à la plupart des orientations cliniques (psychanalyse, psychologie cognitive et comportementale TCC…).
Mais quel type d'hypnose ? Hypnose traditionnelle, hypnose ericksonienne ou hypnose contemporaine ?
La pratique traditionnelle de l’hypnose reposait en grande partie sur l’emploi des suggestions directes. Celles-ci étaient utilisées pour amener le patient à modifier ses sensations et ses modèles de comportement. Dans cette pratique, l’hypnothérapeute proposait directement au patient la solution d’un problème. A un enfant énurétique l’hypnotiseur pouvait suggérer un changement, de façon directe, par une phrase du type : « pendant votre sommeil vous pourrez mieux sentir les réactions de votre corps et particulièrement de votre vessie. Lorsque celle-ci sera pleine elle vous réveillera et vous pourrez sans difficulté vous lever et aller aux toilettes pour la libérer de cette tension ». Ainsi, le thérapeute intervenait très activement et il semblait nécessaire que ses suggestions s’appuient sur une relation de relative autorité. Les suggestions post-hypnotiques, c’est-à-dire suggérant un changement de réaction en dehors de la séance, s’inscrivaient dans cette perspective : « A votre réveil vous vous sentirez capable de … ».
Le thérapeute se met en "position haute" : il dirige, utilise des inductions directes, et le patient est passif, "obéissant" aux suggestions. Même si ces pratiques s’avèrent efficaces pour certains patients et pour certains symptômes, par exemple dans le cas de la douleur aigue, elles ne se prêtent pas bien à de nombreuses autres situations où la solution doit venir d’une dynamique permettant au sujet d’accéder à certains aspects de ses difficultés et aussi à ses ressources.
L'hypnose ericksonienne
Milton Erickson (1901- 1980) a révolutionné l'approche de l'hypnose.
Psychiatre américain, Erickson utilise très tôt l’autohypnose comme un outil dans sa propre lutte contre une paralysie motrice et sensorielle de tout le corps apparue dans le cadre d’une poliomyélite. Avec l’autohypnose, il sortira de cette paralysie ce qui l’amènera à une grande conviction à propos des effets thérapeutiques de la suggestion et de l’hypnose.
Avec Erickson, l’hypnothérapeute quitte sa posture de "trouveur de solution". C’est au patient de mettre à profit l’état hypnotique pour accéder à ses ressources intérieures, trop souvent inexploitées. L’idée est que chacun d’entre nous n’utilise qu’une petite partie de nos capacités cérébrales et de nos ressources. Plus généralement, ce concept de « ressources » correspond à la conception d’un individu doté d’une grande capacité d’adaptation et de changement : modification de la perception de sa douleur, pouvoir d’action sur son état dépressif… Par ailleurs, en vue de faciliter le passage à l’hypnose de personnes désireuses d’atteindre cet état tout en étant très résistantes, Milton Erickson va développer une série d’approches facilitant le « lâcher prise ». Il s’agit de la mise en place de formulations diminuant la pression (permissivité des énoncés), et facilitant l’attitude positive du sujet (truisme, yes set, etc.) ou encore désarmant ses résistances (négation, surprise, confusion etc.). Ces différentes façons de procéder souvent taxées de « suggestions indirectes » permettent l’entrée en hypnose de la plupart des sujets. Mais, plus intéressant encore, elles permettent de modifier considérablement la place tenue par l’hypnothérapeute. Ce dernier peut ainsi donner une place active au sujet. Et même si, dans certains cas, des suggestions externes peuvent être la seule solution possible à un moment donné ou pour une situation donnée, comme on peut le constater très fréquemment chez Erickson, l’hypnose n’atteint vraiment complètement son objectif que lorsqu’elle sert à la mise en place d’un changement qui vient du patient lui-même. Changement rendu possible par la transe, la relation au thérapeute et l’accès par le sujet à ses propres ressources. L'hypnothérapeute "ericksonien" se met en "position basse" : il n'exerce pas le contrôle sur le patient. L'hypnose devient un processus interactif ou le patient est actif et le thérapeute s'adapte en permanence à lui.
Caractérisée par une approche souple, indirecte (métaphores) et non dirigiste, cette forme d’hypnose a donné naissance à de nombreux courants de psychothérapie moderne : thérapie familiale, thérapie brève (stratégique, systémique), programmation neuro-linguistique (PNL)…
L’hypnose Ericksonienne fait partie des thérapies dites brèves. Elle a pour but de faire travailler ensemble le conscient et l’inconscient pour mettre en oeuvre les changements utiles à la résolution du problème. Il s’agit d’un outil thérapeutique basé sur le postulat que l’individu possède en lui toutes les ressources nécessaires pour faire face à toutes les situations. Ainsi, cette méthode sollicite la participation active de la personne.
Ernest Rossi (1933-2020) a travaillé avec Milton Erickson dont il a publié la totalité des articles ("Collected papers") , et est considéré comme son fils spirituel. Il a fait le lien entre les travaux d'Erickson et les recherches scientifiques menées dans les années 1980. Il propose une nouvelle approche de l'hypnose ericksonienne, y intégrant les neurosciences pour comprendre les mécanismes mis en jeu. L’Hypnose Ericksonienne est issue de la pratique du psychiatre Milton Erickson (1901-1980). Caractérisée par une approche souple, indirecte (métaphores) et non dirigiste, cette forme d’hypnose a donné naissance à de nombreux courants de psychothérapie moderne : thérapie familiale, thérapie brève (stratégique, systémique), programmation neuro-linguistique (PNL)…
– vous aider à surmonter vos difficultés,
– vous permettre d’améliorer votre vie,
– mieux vous connaître, mieux vous comprendre,
– provoquer un changement bénéfique et durable.
Le nombre de séances varie selon les indications. Après deux à trois séances, une évaluation est faite. En fonction des résultats, il est parfois souhaitable de prolonger le traitement.